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05. Les faits

L’information n’est pas une science exacte. Il n’y a pas de faits bruts scientifiquement établis. Il ne peut donc exister d’objectivité absolue dans le traitement de l’information. Toute information, quelle que soit la forme journalistique utilisée pour la diffuser, est le produit d’une intervention humaine. L’intervention du journaliste doit être une garantie d’honnêteté.

RESPECTER LES FAITS OBSERVÉS… AVEC PRUDENCE

Respecter les faits observés, ce n’est pas simplement les relater avec exactitude. C’est aussi les décrire dans leur enchaînement, les situer dans leur contexte, essayer d’en expliquer les causes, au besoin les exposer dans leur cohérence. Cela implique que l’observation des faits soit active et non passive.

Exposés sans discernement, hors contexte ou sous le coup d’une émotion, certains faits peuvent mentir s’ils ne constituent qu’un fragment de vérité. En cas de doute le journaliste honnête avoue son ignorance on ne sait pas exactement ce qui s’est passé.

RESPECTER LES TÉMOIGNAGES… SANS LES VALIDER

Respecter les témoignages recueillis, ce n’est pas simplement les rapporter sans les dénaturer. C’est aussi éclairer le lecteur sur les circonstances dans lesquelles ils ont été obtenus ou sollicités, sur l’identité de leurs auteurs, sur la légitimité de leurs propos. Si les témoignages s’accompagnent d’hypothèses le journaliste ne doit pas donner à ses lecteurs l’impression de reprendre celles-ci à son compte.

Même si elles alourdissent parfois les récits certaines précautions de style sont nécessaires pour éviter les ambiguïtés: Selon ce témoin… Ce témoin affirme… M. Untel a tout vu: « J’étais présent sur les lieux, dit-il… J’ai aperçu… ».

RESPECTER LES OPINIONS… SANS LES ÉPOUSER

Le journaliste relaie toutes les opinions, même celles qui lui déplaisent, mais il ne les cautionne pas. Les «  nouvelles » en provenance des sources institutionnelles (communiqués, déclarations, etc.) doivent être traitées avec la même circonspection que celles qui émanent des autres sources.

Le public est en droit d’attendre que le journaliste lui explique le « pourquoi » et le « comment » de leur diffusion ou les intentions de leurs auteurs. Toujours mettre les points sur les « i ». Utiliser les présentations adéquates (titre distancié, chapô explicatif…) pour ne pas donner l’impression que le journal partage le point de vue des sources officielles.

Si le porte-parole du groupe Pèze publie une déclaration officielle intitulée : « L’avenir de la banque Pèze plus radieux que jamais », il convient de la publier sous un titre plus neutre. Par exemple en utilisant une citation entre guillemets pour bien montrer que la déclaration n’appartient qu’au groupe et pas au journal qui la publie : La banque Pèze assure avoir devant elle un avenir « plus radieux que jamais ».

LA RÈGLE FONDAMENTALE : GARDER SES DISTANCES

La « journalistique attitude », c’est garder ses distances vis-à-vis des apparences, vis-à-vis des émotions des autres, vis-à-vis de ses propres émotions. C’est se mettre à la place du lecteur en se posant la question suivante : est-ce que ce que j’écris, est-ce que ce que je veux dire, va être bien compris par celles et ceux qui vont me lire?

Au moindre doute rectifier son texte en conséquence.