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03. Le langage technique du journalisme écrit

Les journalistes professionnels communiquent entre eux en utilisant un vocabulaire technique qui date de l’invention de l’imprimerie en Europe mais s’est perpétué, dans tous les métiers de la presse, bien au-delà du journalisme écrit. Ce langage spécifique recourt à des familles de mots correspondant aux étapes successives de la transformation de l’expression écrite en papier journal.

PARLER LE MÊME LANGAGE PERMET DE PARTAGER UN SAVOIR-FAIRE

LE LANGAGE DE LA FORME

L’article (« papier », « copie ») : texte rédigé pour parution.

L’angle : façon d’aborder un sujet.

L’accroche : première phrase, premiers mots conçus pour « accrocher » l’attention du lecteur.

Le corps : texte d’un article, ensemble des pages intérieures, grosseur d’un caractère.

La chute : conclusion de l’article, phrase finale, derniers mots.

LE LANGAGE DU GENRE

Billet : petit article d’humeur.

Brève : information très concise, sans titre.

Bulletin : commentaire non signé exprimant la position du journal.

« Chiens écrasés » : rubrique des faits divers

Chronique : article d’auteur, de style original, à parution régulière.

Correspondance : article transmis par un correspondant de presse.

Dépêche : information diffusée par une agence.

Echo : petite nouvelle mondaine.

Edito (éditorial) : commentaire signé du directeur, du rédacteur en chef du journal, d’un journaliste de la rédaction ou parfois d’une personnalité médiatique.

Enquête : exposé, analyse et décryptage d’informations recueillies auprès de différentes sources.

Entrefilet : court paragraphe inséré dans le corps entre deux filets typographiques pour être particulièrement remarqué.

Interview : compte-rendu d’un entretien rapporté sous forme de questions-réponses.

Marronnier : Traitement cyclique d’un même sujet.

Nécro (nécrologie) : bilan post-mortem.

Reportage : récit et témoignage de choses vues et entendues sur le terrain.

Publi-reportage : publicité présentée sous forme de reportage.

Scoop : nouvelle sensationnelle et exclusive.

LE LANGAGE DE LA FINITION

Chapeau (« chapô ») : petit texte présentant et résumant un article.

Titraille : ensemble des éléments constitutifs d’un titre.

Titre : Texte principal de la titraille.

Sous-titre : Complément ou prolongement du titre.

Inter : titre intermédiaire disposé dans le texte.

Signature : prénom et nom de l’auteur présentés en pied, en tête, en long ou en initiales…

Légende : texte accompagnant une illustration.

Crédit photo : signature d’une photo.

LE LANGAGE DE LA CORRECTION

Bourdon : oubli d’un ou plusieurs mots dans un article.

Coquille : faute typographique.

Doublon : coquille consistant dans la répétition d’un mot, d’une ligne, d’une phrase, etc.

Mastic : inversion ou mélange de caractères typographiques.

Signe : unité minimale de mesure de la copie ; le nombre de signes d’un article égale le nombre de caractères utilisés, espaces compris.

LE LANGAGE DE LA PRÉSENTATION

Chandelle : texte présenté sur une colonne, sans intertitre.

Encadré : texte entouré d’un filet.

Filet : trait continu ou discontinu servant à construire les encadrés, à séparer les articles ou les colonnes.

Pied : bas de page.

Rubrique : secteur rédactionnel.

Tête : haut de page.

Tourne : suite d’un article de « une » en page intérieure.

Ventre : milieu de page.

LE LANGAGE DE LA « VITRINE »

Appel : annonce en première page d’un article publié à l’intérieur.

Bandeau : haut de page sur lequel figurent, à la une, le titre de la publication, et, en page intérieure, le nom de la rubrique, la date et le folio.

Cheval : article de « une » qui « court » sur les pages intérieures.

Manchette : très gros titre barrant la première page.

Oreilles : espaces situées de part et d’autre du bandeau.

Rez-de-chaussée : bandeau de bas de page.

LE LANGAGE DE LA PRODUCTION

B.A.T. : « Bon à tirer », ultime validation des pages avant impression.

Bouclage : Mise en forme définitive d’une page avant le « B.A.T. ».

Calibrage : estimation de la longueur d’un texte.

Chemin de fer : plan d’ensemble d’une publication indiquant page par page l’emplacement des articles et des publicités.

« Complet » (« Complet typo ») : ensemble des pages montées.

D.H. (« Dernière Heure ») : dernière page du journal.

Épreuve : support papier d’un article composé.

Feuillet : unité maximale de mesure de la copie, le feuillet type compte 25 lignes de 60 caractères, blancs (espaces) compris, soit 1500 signes.

Folio : numéro de la page.

Maquette : plan d’une page ou de l’ensemble du journal.

Marbre : ensemble des articles en réserve.

Menu : liste des articles proposés ou retenus ou liste des pages à réaliser.

Mise en page : mise en place, selon l’ordre établi par la maquette, des titres, textes, illustrations et filets de la page.

Montage : assemblage des textes et des photos dans une page.

Ours : encadré contenant des informations légales sur la propriété et l’organisation du journal.

Pages chaudes : pages consacrées à l’actualité

Pages froides : pages préparées d’avance.

Sommaire : résumé du contenu d’un journal.

LE LANGAGE DES INTERDICTIONS

On ne « tartine » pas : on n’étale pas un texte comme de la confiture sur une tartine…

On ne « tire » pas « à la ligne »: on ne dit pas en 100 lignes ce qui peut se dire en 50.

On ne « bidonne » jamais : le trucage des faits est, pour un journaliste, la pire des indignités.