L’infographie : quelques conseils.
Tableaux, graphiques ou dessins réalisés via l’infographie « parlent » souvent plus que des images commentées de façon linéaire. Ces synthèses visibles en un clin d’œil permettent au journaliste de donner beaucoup plus d’information en beaucoup moins de temps.
A condition de respecter quelques règles de lisibilité :
- Compléter les tableaux des sources institutionnelles
Dans le cas des tableaux « importés », le journaliste doit mentionner systématiquement les sources des données et s’il s’agit des résultats d’un sondage, l’échantillon et la marge d’erreur.
Les titres fournis par des sources institutionnelles n’annoncent souvent que leur légende :
Évolution de la natalité en 2012. Le journaliste doit compléter ce titre pour en faire un titre informatif :
2012 : forte augmentation de la natalité à Paris
- Simplifier les données complexes :
– Répartir les données sur plusieurs tableaux successifs.
– Animer les infographies en faisant apparaître progressivement les informations.
– Faciliter les calculs en donnant les résultats avant les calculs et en regroupant visuellement les chiffres qui fonctionnent ensemble.
Des sous-titres (synthés) informatifs et lisibles.
- Rédiger au maximum trois lignes par synthé, 30 à 40 signes (espace compris) par ligne.
- Revenir à la ligne en respectant les blocs des sens.
Yves MARTIN
Responsable de la Cité de la Vigne et du Vin
Yves MARTIN
Responsable de la Cité de la
Vigne et du Vin
- Eviter les abréviations
Pour le téléspectateur, il est plus facile de lire un mot long mais complet qu’un signe incomplet : Conféd.
- Développer les sigles
Si un sigle est connu, mettre d’abord le sigle puis développer sa signification entre parenthèses.
Développer d’abord les sigles moins familiers aux télespectateurs puis indiquer le sigle entre parenthèses.
- Bien sous-titrer les interviewés
– Le sous-titre renseigne sur la légitimité de l’interviewé : nom + prénom + fonction en lien avec le sujet du reportage : « Joël Furiga, Directeur général d’AIR LIB ».
– Parfois, par empathie avec l’interviewé, les journalistes oublient de demander le nom de famille des chômeurs, des jeunes, des femmes, des étrangers, des sans domiciles fixes qui s’expriment à l’écran sans sous-titre ou avec des sous-titres incomplets :
L « Fabiola, ex-employée d’AIR LIB »
J Sauf demande expresse de la part de l’interviewé, le journaliste doit mentionner des sous-titres complets.
Par contre, tous les intervenants ne doivent pas être synthétisés : s’il ne s’agit pas réellement d’une interview, comme dans le cas du micro-trottoir, il faut éviter les synthés anecdotiques (comme « une passagère en colère » ou « une mamie météorologue » etc…).
- Sous-titrer les lieux moins connus en les situant par rapport à des lieux connus du télépectateur :
Malakof (banlieue parisienne)
- Sous-titrer les indications de date indépendamment de la date de première diffusion :
27 octobre 2011
Hier / cet après-midi
- Sous-titrer toutes les images non liées de l’actualité immédiate ou à la réalité du terrain
– Si le journaliste utilise de véritables « documents », le sous-titre « archives » doit être remplacé par un sous-titre informatif mentionnant le lieu et la date exacte de captation des images.
– Le sous-titre « archives » indique souvent que certaines images du reportage ne sont pas issues d’un tournage « frais ». En pratique, attention à ne pas réutiliser ces images « toutes faites » de reportage en reportage.
Toutes les autres sources d’images doivent aussi être mentionnées en sous-titres :
– Vidéos d’amateur
– Images de synthèse
– Extrait du JT du + date
Ces sous-titres sont incrustés tout au long de la séquence pour éviter tous les malentendus liés à leur emploi dans le journal télévisé.
Pour toute incrustation sur l’écran :
(Informations données sur écran et écrites à partir de générateurs de caractères).
– Les caractères alphanumériques doivent avoir une hauteur d’au moins 1/20e de celle de l’écran.
– Il faut regrouper les informations qui fonctionnent ensemble et faciliter la lecture par « paquets de sens ».
– Le commentaire qui accompagne une séquence traitée en infographie doit impérativement commenter les informations dans l’ordre et à la vitesse à laquelle elles défilent, en reprenant les mêmes mots clés que ceux affichés à l’écran.
– L’infographie reste présente à l’écran pendant tout le temps nécessaire à la lecture à voix haute de tous les éléments alphanumériques significatifs qui y figurent.
Autres synthés nécessaires