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14. Monter le reportage

En arrivant dans la salle de montage, le journaliste doit pouvoir formuler son reportage en une phrase simple qu’il teste auprès du monteur : « De quoi ça parle et qu’est-ce qu’on en dit ».
Le monteur est un professionnel du langage audiovisuel : il sait comment faire passer, avec des sons et des images, la signification du reportage. Il est aussi le premier téléspectateur et, comme lui, il ne comprend le reportage qu’à partir de ce qu’il voit et entend effectivement.
La discussion entre journaliste et monteur est essentielle.

Du plan à la séquence

La première étape consiste à choisir dans les rushes le point d’entrée et le point de sortie qui permettent de passer du plan tourné au plan utilisable dans une séquence. Très souvent un seul plan ne signifie rien : pour qu’il prenne sens, il faut l’insérer dans une séquence, une succession de plans, au moins trois plans, appartenant le plus souvent à la « même famille de rushes ».

Le plan séquence est une exception à cette règle : il constitue à lui seul une séquence à part entière.

Au montage, raccords, plans de coupe et certains procédés sont utilisés pour fluidifier le passage d’un plan à un autre, pour reconstituer l’unité d’un espace, d’une durée ou d’une action. D’autres procédés et trucages sont au contraire employés pour marquer des changements (de lieux, de temps, d’action) ou signifier clairement au téléspectateur qu’il y a eu rupture dans la continuité (celle d’une interview montée par exemple).

Raccords

Techniquement, le raccord est le passage d’un plan à celui qui le suit. Il y a toute une grammaire de l’image et du son pour que ces raccords se fassent sans heurts :

  • Raccords dans l’axe (on change de valeurs de plans sans modifier l’axe de la caméra).
  • Raccords dans le mouvement (on privilégie la fluidité en passant d’un mouvement à l’autre).
  • Le raccord dit « plan sur plan » (faux plan = même valeur de plan et même axe) est à éviter.

Le « plan de coupe »

C’est une image prétexte glissée entre deux plans pour éviter un mauvais raccord ou raccommoder une interview montée. Les monteurs refusent le terme de « plan de coupe » : un bon montage ne peut pas comporter de plan prétexte ou de plans sans signification.

Procédés et trucages

Le reportage d’actualité ne doit pas se priver des procédés de trucage de l’image :

  • Ralentis ou accélérés,
  • Flou/Net,
  • Fondu enchaîné, Fondu au blanc ou au noir,
  • Solarisation …

Tous ces procédés sont des outils irremplaçables pour le monteur qui sait en jouer. Cependant aucun n’a de signification en dehors d’un montage particulier : une image « ralentie » ne veut pas dire obligatoirement « poésie », un « fondu au noir » ne signifie pas toujours « retour dans le passé ». Ces procédés prennent leur sens au sein du reportage. Utilisés de manière gratuite ou en vertu de stéréotypes visuels, ces procédés deviennent vite des parasites.

Une fois juxtaposées les séquences, la time line permet de visualiser l’efficacité et la fluidité de l’enchainement des séquences, le rythme du reportage et surtout l’entrelacement des images et des sons :

Commentaire

ITW

SON CLÉ (ambiance)

Commentaire sur images

Journaliste en plateau

Illustrations

Cadre de  l’ITW

(ambiance) image

XXXXXXXX IMAGES CLÉS

Plan de situation

L’effet « Koulechov » montre les différentes significations que prend un même plan placé dans des contextes différents :

  • Le plan du visage d’un acteur filmé de façon neutre semble s’illuminer lorsque le montage fait précéder et suivre ce plan par des plans de femmes lascives et de tables bien garnies ;
  • Au contraire, ce même plan monté au milieu d’une séquence montrant des cercueils et des décombres, le visage de l’acteur semble s’assombrir.

Ce que nous enseigne l’effet « Koulechov », c’est qu’un plan tire sa signification de sa juxtaposition avec d’autres plans.  C’est le principe fondamental du montage
.