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13. Derusher et construire le reportage

La construction du reportage s’élabore en cours de tournage, au dérushage et en tout cas avant le montage. Le journaliste choisit la séquence de début et la séquence de fin du reportage. Il ordonne les séquences clés pour mettre en valeur l’information principale et faire progresser la narration… Le découpage doit respecter la cohérence sonore et visuelle de chaque séquence. La narration peut être portée par le tournage (effet de réalité), par le montage audiovisuel ou par le commentaire.

Au dérushage, le journaliste repère les plans clés qui constituent les étapes du plan de montage et les temps forts du reportage.

  1. Visionner tous les plans et retenir ceux qui semblent pertinents avec le sujet et le propos du reportage : situations, interviews, images et sons clés, ambiances…
  2. Identifier chaque plan grâce à un ou plusieurs mots-clés indiquant son contenu ainsi que ses caractéristiques telles que valeurs de plans, thèmes, personnages, lieux….
  3. Noter l’adresse de chaque plan sélectionné à l’aide de deux time code : celui de la première image du plan et celui de sa dernière image (le time code identifie chacune des images tournées).
  4. Stocker les plans sélectionnés et identifiés dans le chutier.
  5. Organiser le chutier en regroupant les « familles de plans ».

Qu’est-ce qu’une famille de plans ?

Souvent le tournage d’une séquence s’organise autour d’une situation, dans un lieu et un temps donnés. Respecter l’unité de lieu, de temps ou d’action peut être une des clés de construction d’un reportage.

Trouver un fil conducteur, un « fil rouge » qui guide le téléspectateur.

  • Un motif visuel ou sonore qui revient tout au long du reportage
  • Un objet ou un personnage qui sert de fil conducteur
  • La description (d’un processus, d’une filière) portée par des séquences bien découpées
  • Un itinéraire, une chronologie, une démonstration étayée par des repères visuels ou sonores

Attention, la logique journalistique est souvent incompatible avec l’ordre chronologique, que ce soit la chronologie des événements ou la chronologie du tournage. Le temps de « la réalité »  est différent  du temps de la narration journalistique qui doit toujours faire remonter l’information essentielle en début de son reportage.

Même pour un reportage court, le fil conducteur peut être remplacé par :

  • Un montage alterné entre deux histoires :

HISTOIRE A1 // HISTOIRE B1 // HISTOIRE A2 // HISTOIRE B2 // HISTOIRE A3 ETC…

  • Un flashback qui casse l’ordre chronologique en commençant le récit par la fin de l’histoire :

Fin de l’HISTOIRE //début de l’HISTOIRE //suite de l’HISTOIRE//retour à la fin de l’HISTOIRE

  • Une ellipse qui saute les étapes intermédiaires d’une histoire et accélère le rythme du reportage :

Début de l’HISTOIRE //  (résumé des étapes intermédiaires) // fin de l’HISTOIRE

Pour imaginer son plan de montage, le journaliste doit : 

  1. Privilégier la remontée de l’information principale ou de la séquence clé (en images ou en sons).
  2. Choisir la séquence de début et la séquence de fin du reportage.
  3. Construire une narration rythmée  qui progresse de temps fort en temps fort (les plans clés).
  4. Mettre en valeur cette narration grâce à un découpage qui respecte la cohérence sonore et visuelle de chaque séquence : respecter les familles de plans et éviter les plans orphelins.

Identifier chaque séquence à l’aide d’un mot clé : c’est un bon truc pour vérifier la progression de l’histoire et écrire vite et bien le commentaire du reportage …