Le son direct
Le son direct ou son d’ambiance est la « signature » du reportage de terrain censé capter un morceau de réalité, images et sons confondus. Si l’image montre un forgeron tremper un morceau de fer dans un seau, il faut entendre le son caractéristique du fer chauffé à blanc au contact de l’eau.
Dans un grand nombre de reportages, le son est une information à part entière : il permet au téléspectateur de mesurer « la violence des protestations », d’entendre « la joie des vainqueurs », les « nuisances sonores » dont se plaignent les riverains d’une autoroute… Ces informations sont beaucoup plus fortes lorsqu’elles ont portées par le son direct plutôt que par leur évocation dans le commentaire du journaliste.
Les sons seuls
En tournage, prendre le temps d’enregistrer des «sons seuls » est une bonne habitude. Pour pouvoir les identifier au moment du dérushage, il faut tourner les sons seuls sur mire de barre ou obstruer l’objectif avec la main et annoncer au micro : « son seul ».
- Les sons seuls sont utiles au montage pour faire des raccords images et accentuer la force des plans clés.
- Les sons seuls sont utiles au mixage pour assurer la continuité sonore et homogénéiser les ambiances du début à la fin du reportage.
L’interview est aussi et surtout un « son ».
- L’effet « HF » (hors fil) :
Lorsqu’un interviewé est équipé d’un micro hors fil et qu’il est cadré en plan très large, la voix de l’interviewé est très présente alors qu’il n’est qu’une silhouette dans le plan. Dans ce cas, veiller à bien équilibrer les niveaux sonores.
- La position du micro.
Pour tenir le micro sans passer le bras devant la caméra, il suffit de tenir le micro avec la main opposée à la caméra. Tenir le micro assez bas pour ne pas le mettre dans le cadre et assez haut pour qu’il capte bien les paroles de l’interviewé.
Le micro cravate est plus discret et moins perturbant pour l’interviewé.
Le micro-sucette permet au journaliste de reprendre la parole dès qu’il le souhaite.
L’illustration musicale
L’illustration musicale est utilisée pour donner du rythme aux reportages sportifs et aux sujets culturels, en particulier les portraits. Elle est acceptable si elle est soigneusement choisie pour s’accorder parfaitement avec le sujet traité.
Pour les encadrés, elle peut servir de fil de montage et favoriser la fluidité des explications. Il est préférable d’effectuer le montage en suivant la logique des images plutôt que de coller au rythme et au tempo induit par la musique.
Pour les reportages de terrain, la musique surajoutée est à éviter. En revanche, si la musique appartient à la situation de tournage, toujours penser à filmer un plan pour montrer la source de cette musique « de terrain » : la radio, l’orchestre, le joueur de flûte au coin de la rue.
Les conseils du preneur de son
- Avant la prise de son : contrôler les batteries.
- Pour garder la continuité sonore pendant un concert ou un discours par exemple, penser à ne pas couper la caméra entre deux prises de vues.
- Pour une interview effectuée dans une voiture, fermer les vitres et fixer le micro au pare-soleil pour un bon rendu sonore.
- Après la prise de son : vérifier avec un casque que le son passe bien (surtout avec l’utilisation d’un HF) pour vérifier l’absence d’interférences.
Le preneur de son enregistre les sons captés en situation pendant le reportage ainsi que les interviews. Il choisit le meilleur emplacement pour une bonne prise de son, sans perturbations. Il peut utiliser une perche pour approcher le micro tout en le laissant en dehors du champ de la caméra. Il peut utiliser une mixette pour équilibrer le son des questions et celui des réponses de l’interview. En écoute permanente, il alerte le journaliste et le caméraman sur les éventuels parasites.
En l’absence de preneur de son, le journaliste utilise un micro et il doit savoir que :
- Le micro cravate est plus discret et moins perturbant pour l’interviewé.
- Le micro-sucette, bien orienté, isole bien la parole enregistrée.
Il permet aussi au journaliste de reprendre la parole dès qu’il le souhaite.