AGIR À VISAGE DÉCOUVERT…
Lorsqu’il contacte pour la première fois un homme politique, le journaliste doit se documenter sur son parcours et sur son parti. Parallèlement, il lui annonce clairement qui il est, pour quel média il travaille et les sujets sur lesquels il souhaite l’interroger. Cependant, pour placer dès le départ des limites, le journaliste explique qu’il ne donnera pas la liste des questions avant l’interview (refuser l’envoi d’un protocole ne veut pas dire refuser d’annoncer les thèmes principaux d’un entretien) et qu’il ne fera pas écouter ses éléments (sons = extraits) par l’homme politique avant diffusion.
DIRE LA VÉRITÉ…
S’il veut pouvoir solliciter à nouveau l’homme politique qu’il a contacté, le journaliste doit veiller à ne pas déformer ses propos et à respecter au besoin son anonymat si ce dernier l’exige. Toutefois, son travail consiste aussi à toujours chercher à vérifier les informations données par le politicien et à les nuancer si nécessaire dans ses papiers à l’antenne. Il ne peut taire momentanément une information que le temps d’enquêter pour mieux la traiter ensuite.
PRÉSERVER SON INDÉPENDANCE…
Un journaliste radio n’est pas un militant. Par ailleurs, il ne doit jamais accepter de l’argent ou un cadeau de la part d’un responsable politique pour la publication ou la non-publication d’une information.
De nombreuses radios continuent à traiter prioritairement l’information politique en fonction des commandes de couverture d’événements venant des partis eux-mêmes. Ces pratiques malsaines doivent cesser. Quelle que soit la période considérée. Pour y parvenir, les rédacteurs en chef et les journalistes doivent eux mêmes intervenir auprès de leur directeur. La moindre des choses consiste à informer les auditeurs de ces publireportages au moment de la diffusion.
RESTER SUR SES GARDES…
Même avec un politicien qu’il connaît de longue date, le journaliste doit maintenir une certaine distance : ne pas s’afficher publiquement avec lui, ni bien sûr porter des habits à l’effigie de son parti ! Le journaliste doit garder à l’esprit que sa relation avec le politicien est une relation d’intérêts. Le journaliste doit donc, en revanche, s’autoriser et même s’obliger à souligner les promesses non-tenues, les mensonges ou les contradictions des politiques. Il doit aussi s’interroger si ce dernier laisse échapper une information dans la conversation : quel est l’intérêt de cette source à me la révéler ?
MAINTENIR UN FILET DE SÉCURITÉ…
Le journaliste a beau connaître un politicien depuis plusieurs années, il doit lui rappeler que ce n’est pas lui, mais le rédacteur en chef qui décide des sujets diffusés dans le journal. Il doit aussi signaler à sa rédaction ou à des organisations professionnelles, toute tentative d’intimidation reçue de la part d’un candidat ou d’un chef de parti. S’il sent qu’il est devenu trop proche de ce politicien, le journaliste doit avoir l’humilité de demander à un collègue de le contacter à sa place.
