Menu

05. Comment encourager les plus jeunes à s’intéresser à la campagne électorale ?

La participation des primo votants aux élections et la prise en compte de leurs attentes sont essentielles pour construire leur avenir. La radio joue notamment un rôle primordial en matière d’éducation civique. Comment faire entendre la voix de ces jeunes et les informer sur les enjeux électoraux ?

PRENDRE EN COMPTE LEURS ATTENTES

Favoriser l’interactivité entre les radios et les jeunes permet à ces derniers d’exprimer directement – via des émissions de radio – ou indirectement – à travers des forums d’expression sur la page Facebook ou internet de la station – leurs envies, leurs projets, leurs préoccupations, mais également de réagir à une émission et de questionner le média.

La voix des jeunes est aussi portée par des associations (universitaires, rurales, militantes, etc.) dont la radio peut se faire l’écho en les faisant participer à des débats, en présentant des initiatives « jeunes » et en nouant des partenariats éditoriaux avec les plus dynamiques.

Il est nécessaire de susciter leur intérêt avec des émissions consacrées aux problématiques qui touchent avant tout la tranche 15-30 ans (éducation, vie universitaire, emploi, concours, assurance scolaire, etc.), si possible avec des invités dont ils se sentent proches, avec des sujets susceptibles de les passionner, comme le sport et la musique, et des animateurs dynamiques maniant le langage « jeune ».

POUVOIR RÉPONDRE À LA QUESTION : « VOTER, À QUOI ÇA SERT ? »

En réalisant des interviews de spécialistes du droit constitutionnel, de politologues, de sociologues, de représentants d’organisations de la société civile ou d’organisations internationales, les radios peuvent aider les jeunes à comprendre le poids du vote des électeurs.

On peut leur montrer que « voter, ça sert ! », à travers des micro-programmes ou sketchs/spots de 1 minute 30 à 2 minutes (micro-trottoirs « positifs »). Par exemple, des jeunes disent que cela ne sert à rien de voter (« ça ne changera rien… »), et d’autres répondent que c’est important et expliquent pourquoi cela peut être déterminant pour leur avenir (privilégier un ton humoristique et le langage utilisé par les jeunes).

Attention à ne pas faire d’angélisme et à permettre un questionnement sur la crédibilité des élections. Il faut également sensibiliser les jeunes au fait que l’élection n’est qu’un début et que leur implication dans le contrôle citoyen de la gestion publique est essentiel.

LES « ÉDUQUER » SUR « QUI, QUAND, OÙ, COMMENT VOTER ? »

Ces informations, d’ordre essentiellement pratique, sont particulièrement importantes surtout pour celles et ceux qui votent pour la première fois. Le journaliste peut fournir ces informations aux auditeurs à travers des « papiers » ou « encadrés » dans les éditions d’information. Des interviews de responsables des commissions électorales nationales indépendantes (CENI, etc.) restent néanmoins utiles pour préciser certains aspects et faire entendre la voix institutionnelle. Des « micro-programmes » d’éducation civique2 permettent de combiner ces deux éléments et de maintenir l’intérêt de l’auditeur par son format « court ».

Des jeux radiophoniques portant sur des questions variées d’éducation civique (quelles conditions faut-il remplir pour voter ou être candidat, quel est le pouvoir réel des députés ?) peuvent venir en complément.


Attention, la « jeunesse » n’est pas monolithique. On n’a pas les mêmes préoccupations selon que l’on est jeune homme, jeune femme, rural ou urbain, scolarisé ou non. De plus, chaque jeune adulte a sa propre sensibilité et ses opinions même si elles sont souvent moins marquées que celles des personnes plus âgées. Attention également à ne pas oublier celles et ceux qui n’ont pas le niveau d’éducation suffisant pour saisir aisément tous les enjeux.


Les jeunes électeurs ont souvent une idée encore plus vague que leurs ainés sur les différents partis, leurs leaders et ce qui les distingue. La radio doit les aider à comparer les bilans et les programmes en compétition, en particulier en faveur de la jeunesse, tout en portant leurs attentes.

Aux journalistes d’interroger et d’interpeller les responsables de partis ou leurs porte-paroles lors d’interviews à diffuser à la radio ou destinées à préparer des portraits, papiers comparatifs sur leurs programmes (quelles sont leurs propositions en matière de formation, d’emploi, de logement, de santé, etc.).

A eux également d’imaginer comment des jeunes pourraient interpeller les candidats ou leurs représentants, que ce soit directement ou en posant des questions préalablement recueillies auprès de jeunes. Les débats radiophoniques entre leaders politiques, généralement très populaires auprès des auditeurs de toutes les générations, sont à promouvoir en amont et doivent impérativement intégrer les thématiques proches de la jeunesse citées plus haut.

Des concerts, des expositions, ou autres événements culturels, liés à la thématique du « vote », représentent des moyens d’expression originaux et proches des jeunes que les radios peuvent organiser ou relayer.


Dans toutes ses émissions et productions, il faut aussi veiller à l’équilibre entre hommes et femmes. Qu’il s’agisse de traiter des préoccupations des un(e)s ou des autres ou de permettre l’expression et la présence de toutes et de tous sur les ondes.