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03. Quelle(s) conférence(s) de rédaction ?

Une rédaction est un bateau dont les membres d’équipage, plus ou moins nombreux, ont besoin en permanence de carte de navigation et d’outils pour se repérer et d’un gouvernail pour se diriger. Surtout quand soufflent des vents contraires. En période d’élections, la conférence de rédaction quotidienne s’impose donc d’autant plus fort.

A QUOI SERT-ELLE PRINCIPALEMENT ?

  • A critiquer collectivement (sous la forme d’un court débriefing) la qualité et la pertinence du traitement des informations du matin ou de la veille.
  • A prendre le temps de la réflexion et de la discussion collective afin de ne pas se laisser imposer des sujets par les politiques eux-mêmes ou par le calendrier des multiples événements institutionnels liés aux prochains scrutins (ils sont souvent sans intérêt véritable pour les auditeurs-citoyens). Toutes les conférences de presse ne sont donc pas à couvrir. Les sujets originaux définis en conférence de rédaction sont à privilégier.
  • A sélectionner puis à décider des sujets à traiter, de l’angle (ou des angles) choisi(s), puis du mode de traitement (interview, extrait, enrobé, compte-rendu, encadré, débat, etc.)
  • A hiérarchiser (ordre d’importance) les sujets principaux à traiter et à les répartir a priori dans les différentes éditions à venir.
  • A organiser et à décider des missions de travail de la journée ou du lendemain des uns et des autres, qu’ils soient salariés, pigistes ou stagiaires.
  • A rappeler les exigences de la ligne éditoriale mais aussi la déontologie à respecter, de même les textes et règlements en vigueur (chartes de bonne conduite, code électoral, règles signées de l’autorité de régulation, etc.)
  • A prendre en compte – différemment selon la période considérée – l’équité ou l’équilibre nécessaire dans le traitement des candidats et de leur parti et plus particulièrement leur temps de parole à l’antenne.

Le rédacteur en chef est l’animateur et le patron de la conférence de rédaction. Néanmoins, il doit éviter tout autant d’en faire une simple chambre d’enregistrement de ses propres décisions que d’animer une discussion dont il serait uniquement le spectateur ou l’arbitre.
De fait, c’est à lui que revient principalement le choix des angles. Cette notion d’angle est la plus importante mais aussi la plus difficile à comprendre par certains journalistes, surtout les plus jeunes ou les moins bien formés. Maître de la ligne éditoriale et a priori plus expérimenté que les autres, le rédacteur en chef doit la suggérer et trancher. Quitte à décider de changer d’angle ou d’éclairage plus tard, par exemple en discutant au téléphone avec un reporter parti sur le terrain.


QUAND ET COMMENT ?

Peu importe l’horaire de la conférence de rédaction pourvu qu’il soit régulier et respecté par tous. Il se fixe en fonction de la grille d’informations et du planning des journalistes. La conférence ne doit pas durer plus de 45 mn ou une heure. Chacun doit venir avec la meilleure connaissance possible de l’actualité du jour et des propositions personnelles. Le rédacteur en chef en est l’animateur principal. Il aura préparé la conférence avec les outils adéquats (par exemple : le semainier des manifestations et événements attendus) et les compétences complices du responsable d’édition et/ou d’un éventuel secrétaire de rédaction.

Une conférence prévisionnelle hebdomadaire est aussi indispensable en cette période.

Elle peut ne réunir qu’une partie de l’équipe rédactionnelle, celle qui sera chargée d’anticiper certains traitements de l’information politique, en fonction d’un calendrier sans cesse mis à jour et avec, par exemple, comme missions de produire du « frigo » (avant-papiers historiques, portraits de candidats ou de partis, encadrés spécifiques, etc.)


Attention à ne pas mélanger les genres : une conférence de rédaction ne doit pas devenir le lieu d’autres débats ou de discours sur le fonctionnement technique ou l’organisation sociale ou disciplinaire de la station. Ces discussions sont légitimes mais nécessitent d’autres réunions, régulières ou ponctuelles.