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14. Les principales règles déontologiques à respecter, notamment en période électorale

Dans la plupart des pays, des règles particulières sont édictées pour la période électorale. Que ce soit pour la durée de la pré-campagne, de la campagne officielle ou pour la suite du scrutin, en particulier lors de la publication des résultats. Ces obligations ou recommandations, fixées le plus souvent par l’autorité de régulation, sont différentes quand elles s’adressent aux médias d’État ou à la presse privée commerciale, associative ou communautaire. Elles sont parfois complétées de chartes ou codes de bonne conduite signés par les médias eux-mêmes, quelquefois à leur propre initiative. Chaque journaliste doit pouvoir en prendre facilement connaissance (ce qui est de la responsabilité des directions des organes de presse) et pouvoir s’y référer.

QUELQUES PRINCIPES FONDAMENTAUX

  • Le droit des citoyens à être informés sur les modalités du vote, l’enjeu du scrutin, les différents partis, les candidats et leurs programmes.
  • Le devoir des journalistes d’informer les citoyens et de contribuer à l’éducation civique. Expliquer les enjeux du scrutin, les modalités pratiques du vote (qui a le droit de voter, comment, quand, où, qui peut être candidat(e) ?), à travers des papiers, sons, « enrobés » et chroniques, par exemple. Penser à apporter des précisions, des éléments de contexte et de comparaison aux publics.
  • La liberté et le devoir des médias de mettre les candidats face à leurs contradictions, de les interpeller sur leur programme, leur bilan et leur probité.
  • Une couverture impartiale et équilibrée. Les journalistes doivent rendre compte des programmes et de l’activité des partis de façon neutre et équilibrée et distinguer les faits et les commentaires. Néanmoins, « équilibré » ne signifie pas « égalité totale du temps d’antenne ». Si certain(e)s candidat(e)s ne peuvent ou ne veulent pas s’exprimer, ou sont en très grand nombre, il convient de présenter leurs personnalités,
  • Leurs parcours et leurs programmes (papiers et interviews de leurs militants) et de surveiller l’application des règles imposées par les autorités de régulation nationale).
  • Une information lancée sur les ondes n’est pas rattrapable et peut être lourde de conséquences, y compris en vies humaines. Les journalistes ne doivent jamais inciter à la haine, à la violence, aux discriminations, mais respecter la présomption d’innocence, la vie privée et la dignité des personnes.
  • Les informations diffusées doivent être scrupuleusement vérifiées, surtout en période électorale. Elles doivent être « sourcées ». Ne pas relayer des rumeurs ou autres tentatives de manipulation.

À PROPOS DE LA PROBITÉ

La probité traduit la nécessité pour le journaliste de :

  • Rester indépendant des partis et candidats.
  • Refuser les tentatives de corruption (qu’elles soient financière ou matérielle).
  • Avoir l’humilité de refuser de traiter soi-même des sujets sur lesquels on risque de se retrouver en position de conflit d’intérêt (en étant soi-même militant, en ayant des liens personnels avec l’un(e) ou l’autre des candidat(e)s.
  • Ne pas accepter les transports et autres frais offerts par les partis pour couvrir leurs meetings, sauf s’ils sont proposés à toutes les rédactions. Il faut néanmoins bien entendu privilégier le financement interne des reportages. Quelles que soient les conditions dans lesquelles vous couvrez ces meetings, votre droit et votre devoir sont de couvrir ces rassemblements avec objectivité.
  • Ne pas utiliser des moyens déloyaux pour obtenir des informations (par exemple, enregistrer une entrevue d’un candidat sans son autorisation).
  • Ne pas verser ni recevoir d’argent en échange d’informations.
  • Informer les personnes interviewées que leurs propos ont vocation à être diffusés et donc rendus publics.
  • S’interdire tout plagiat, citer les sources dont on reprend les informations.
  • Les propriétaires et directeurs de médias doivent accepter et soutenir les principes d’indépendance et les règles de déontologie des journalistes, et ne pas exercer sur eux de pressions motivées par des intérêts et arrière-pensées politiques.