EN PÉRIODE PRÉ-ÉLECTORALE
- Combattre les préjugés : informer les femmes sur leurs droits et s’appuyer sur des autorités traditionnelles progressistes dont le discours pourra aider à faire évoluer la perception de ce que doit être la femme dans la société.
- La preuve par l’exemple : briser le tabou en donnant la parole, à travers la diffusion de reportages, à des femmes qui occupent l’espace citoyen public (élues, représentantes associatives, entrepreneures). Diffuser des informations sur leurs parcours et leurs actions. Il ne s’agit pas de les valoriser en tant que « femmes », mais bien en tant que citoyennes, ce qui pourrait susciter des vocations.
- Assurer un égal accès à l’information en diffusant des informations pratiques et concrètes sur les procédures de candidature, de vote, etc. En effet, de nombreuses femmes tentées par une entrée en politique ignorent les procédures à suivre.
- Informer sur les difficultés rencontrées par certaines femmes dans leur parcours afin de susciter une prise de conscience collective pour mieux les combattre (difficultés à récolter des fonds pour valider les candidatures et faire campagne, nécessité de combattre les habitudes, les préjugés, manque de soutien à l’intérieur des partis, etc.)
- Informer sur les aides et les initiatives prometteuses : conscients des conséquences positives pour un pays d’une présence accrue des femmes dans l’espace public et politique, certains États africains ont mis en place des mesures incitatives (subventions supplémentaires pour les partis respectant un quota de femmes sur les listes électorales, programmes d’accompagnement ou de formation gratuits destinés aux femmes qui souhaitent se lancer en politique, etc.).
EN PÉRIODE ÉLECTORALE (CAMPAGNE ET SCRUTIN)
- Donner la parole aux femmes au même titre qu’aux hommes politiques : veiller à ce que les femmes ne soient pas absentes des médias durant les périodes électorales, penser également à faire appel à des analystes politiques femmes.
- Ne pas perpétuer le règne de l’argent : au regard des difficultés financières rencontrées par les femmes candidates, il est nécessaire de leur permettre – tout comme aux hommes – un accès équitable et gratuit aux médias privés comme publics.
- S’intéresser aux questions de « genre » dans les programmes : consacrer des débats et des reportages aux positionnements des partis et/ou candidats sur la question de l’égalité hommes-femmes (par exemple : « quels partis intègrent cela dans leur programme politique, avec des réformes ? »).
- Insister sur le caractère secret du scrutin, en ayant à l’esprit que, dans certains milieux, il peut être mal vu pour un homme de voter pour une femme.
- Intéresser les hommes tout comme les femmes aux enjeux de l’élection : accorder une place à des sujets susceptibles d’intéresser plus particulièrement les femmes (santé, éducation) mais en veillant à s’adresser également aux hommes sur ces sujets. Et attention à ne pas réduire les centres d’intérêts des femmes aux seules questions relevant du foyer.
- Innover au sein des médias : permettre à davantage de journalistes femmes de couvrir la politique.
- Faire un travail de pédagogie en soulignant le rôle essentiel des femmes pour consolider la démocratie. Des études ont montré que le nombre de femmes parlementaires a une influence énorme sur la nature des débats en politique.
HORS CAMPAGNE ÉLECTORALE
Gardons en tête que les élections sont, certes, un moment clé, mais que c’est au quotidien que se joue la participation des femmes. Les médias doivent aider à ce qu’on n’assigne pas systématiquement aux femmes des rôles qui les éloignent des processus décisionnels. Pour cela, il est essentiel, tout comme en période électorale, de combattre les perceptions erronées de la femme, d’informer tout sexe confondu sur le droit des femmes, de donner la parole aux citoyennes et expertes sur des sujets allant de la culture à la politique. Dans le domaine de l’information politique, ne pas oublier d’interroger des élues. Puis renseignez-vous : les promesses faites par les candidats en matière d’égalité hommes-femmes ont-t-elles été tenues et les réformes appliquées ?
La première difficulté est financière. Pour que ton nom soit sur une liste électorale, tu dois payer une caution. Ensuite, pour te présenter à une élection (faire campagne), il faut avoir de l’argent. J’ai dû fournir plus de 6 millions de francs CFA. J’ai aussi été beaucoup soutenue par mon mari, qui a d’ailleurs été maire. C’est pourquoi je dis aux femmes de tout faire pour avoir la confiance de leurs époux. Aminata Mariko, députée à l’Assemblée Nationale du Mali
Toujours s’adresser aux citoyen(ne)s hommes et femmes, et peut-être surtout aux hommes lorsqu’il s’agit d’évoquer ces questions-là. Ils ont un rôle important à jouer.