OÙ CHERCHER LES BONS NUMÉROS ?
Internet a bouleversé la pratique du journalisme de différentes manières. Pour la prise de contact, le web a facilité les choses. Aujourd’hui, il suffit parfois de taper le nom de la personne dans votre moteur de recherche pour trouver son numéro de téléphone. Beaucoup d’universitaires ont une fiche de présentation personnelle, sur le site de l’institution à laquelle ils sont rattachés, contenant généralement une adresse e-mail et un numéro de téléphone fixe.
Pour contacter les politiques, les solutions les plus pratiques sont de se rendre ou de téléphoner au siège du parti pour demander un entretien, d’assister à des meetings pour établir un premier contact direct avec les différents partis – n’oubliez pas de distribuer à ce moment-là votre carte de visite où figurent votre numéro de téléphone, le nom de votre média et votre adresse e-mail – ou encore de solliciter le carnet d’adresses de vos confrères pour le contact d’un politique en particulier. Pensez notamment aux journalistes de la presse écrite qui ne sont pas en concurrence directe avec vous et qui, potentiellement, vous répondront plus favorablement. Lors de la couverture d’un scrutin, vous n’aurez que quelques heures pour recueillir les réactions et en faire un « enrobé ».
Il est donc indispensable d’anticiper, de tenir à jour et d’étoffer son carnet d’adresses avant la période électorale.
Si vous venez d’interviewer une source pouvant vous mettre en contact avec d’autres interlocuteurs pertinents, n’hésitez pas à lui demander leurs coordonnées.
AU TÉLÉPHONE, SOYEZ AUSSI CONCIS QUE LES 5W !
Avant de décrocher le combiné pour appeler, pensez à noter sur un papier le nom de votre interlocuteur, quelques éléments biographiques et d’actualité (ses dernières déclarations dans la presse ou sur les réseaux sociaux, parution de livre, conférence, etc.) et l’objet de votre interview (quelle actualité vous a amené à le contacter). Internet est un moyen rapide et efficace pour ces recherches. Vous serez davantage crédible aux yeux de l’interlocuteur et à l’aise dans la discussion avec ces renseignements sous la main. Par ailleurs, s’il ne décroche pas, vous ne serez pas pris de court et pourrez lui laisser un message sur son répondeur sans bafouiller.
Dans tous les cas, présentez-vous et demandez si vous dérangez. Donnez votre prénom, votre nom, dites que vous êtes journaliste et pour quel média vous travaillez, la date de diffusion de votre sujet… Expliquez brièvement sous quelle forme ses propos seront diffusés (enrobé, interview brute, invité d’une émission en direct…). Une personne pourra se libérer plus aisément 15 minutes plutôt qu’une heure et elle appréciera que vous en ayez conscience… Quoi qu’il en soit, soyez synthétique et ne bombardez pas votre contact d’informations. Laissez-lui le temps de parler, de réfléchir… Si vous le sollicitez pour un entretien qui n’est pas urgent, donnez-lui suffisamment de souplesse, en lui proposant plusieurs créneaux pour qu’il puisse choisir. En radio, optez en priorité pour une rencontre en personne afin de recueillir un son de qualité. Une interview par téléphone ne doit être que votre tout dernier recours…
Il peut arriver que le politique et son équipe demandent la liste de questions que vous souhaitez poser au préalable. Il est préférable de refuser poliment. Néanmoins, si cela bloque votre démarche, vous pouvez envisager un compromis, en envoyant un canevas d’interview comprenant les grandes thématiques abordées sans le détail des questions qui seront posées.
ENTRETENIR VOTRE CARNET D’ADRESSES
À la fin de l’entretien, remerciez votre interlocuteur et rappelez-lui la date de diffusion de la production. Dites-lui que vous essayerez de lui envoyer le lien vers votre production mais ne lui promettez pas, au risque d’oublier ou de perdre votre crédibilité. Encouragez-le également à vous rappeler pour vous faire part de tout point d’actualité le concernant (conférence, sortie d’un ouvrage, etc.) ou en lien avec ce qui a été discuté lors de l’interview.
Tout ne s’arrête pas une fois les interviews terminées ! Les personnes que vous sollicitez ne doivent pas être jetées aux oubliettes. Suite à un premier contact, il faut savoir « fidéliser ». Respectez la relation de confiance établie avec la personne interviewée qui vous a donné son numéro de portable, souvent personnel. Ne l’appelez pas trop souvent, évitez les heures trop tardives ou trop matinales et ne distribuez pas son numéro à tout bout de champ. Il n’est pas interdit de partager son carnet d’adresses avec ses confrères journalistes, mais il faut savoir doser.
Une astuce : stockez les coordonnées de vos contacts à la fois sur votre téléphone, dans votre carnet d’adresses (papier) et dans un tableau Excel, afin d’éviter de les perdre et pouvoir les partager avec vos collaborateurs.
Une dernière chose :
Diffuser une conversation enregistrée clandestinement n’est pas une pratique acceptable. En revanche, il est souvent judicieux d’enregistrer la totalité des réponses de votre interlocuteur s’il est au téléphone à la condition de le prévenir, soit à l’avance, soit au cours de l’interview. Un conseil : n’arrêtez pas l’enregistrement avant d’avoir raccroché. En fin d’interview, laissez à votre interlocuteur la possibilité de s’exprimer sur un aspect que vous aviez peut être négligé et qui se révélera particulièrement intéressant.