EN PRATIQUE…
Il faut toujours se faire accréditer au service de presse. Pour être identifié en tant que journaliste, être bien placé et avoir si possible une table pour écrire dans de bonnes conditions. Le compte-rendu d’un meeting est souvent attendu par sa rédaction dans l’heure suivant la fin de celui-ci.
Avant de couvrir un grand rassemblement, vous pouvez aussi appeler une source au sein de l’équipe de campagne pour en connaître l’enjeu. Cela vous permettra de partir en reportage avec un angle défini en accord avec votre rédacteur en chef, même si cet angle peut, bien sûr, changer une fois sur place.
ÉCOUTER, OBSERVER, REPÉRER, RESSENTIR
Un meeting politique est un outil de communication qui sert avant tout à mobiliser les militants. La plupart des participants savent en effet déjà pour quel candidat ils vont voter. Rares sont ceux qui se décident ou changent d’avis en assistant aux rassemblements politiques. Lors de sa couverture, il faut donc chercher à percevoir comment les discours sont reçus par les militants mais aussi par les autres figures du parti. Prêtez attention à l’ambiance, à l’énergie dégagée par le candidat et par la foule, à l’enthousiasme de cette dernière. Est-il très applaudi ou sifflé par certains ? Si même les militants ne sont pas convaincus par ses propositions, il paraît difficile qu’elles touchent les autres électeurs encore indécis. Observez également la posture du candidat, ses gestes, sa tenue vestimentaire… Bref, tendez l’oreille, ouvrez grand les yeux, immiscez-vous dans les conversations pour recueillir les réactions du public, puis racontez ! Des papiers d’ambiance et de ressenti intéresseront davantage l’auditeur qui n’était pas présent à l’événement qu’un compte-rendu formel.
FUIR LA LANGUE DE BOIS
N’attendez pas la fin pour interroger les uns ou les autres. Autant que possible, arrivez une heure avant le début de la manifestation : c’est souvent à ce moment-là que vos interlocuteurs prendront plus facilement le temps de vous répondre. En particulier les lieutenants du candidat et son équipe de communication. Pour les militants, il faut repérer ceux qui n’ont pas la langue de bois. Demandez-leur ce qu’ils attendent du meeting, saisissez leurs réactions pendant, puis après. Cela peut occasionner un bon « enrobé ».
TOUJOURS CONTEXTUALISER
Raconter le déroulement d’un meeting en tant que tel n’a pas de sens et cela n’intéresserait que très peu d’auditeurs. Il fait partie d’une campagne ponctuée par une succession d’autres rendez-vous comme les déplacements et tournées, les débats publics ou télévisés… Le rassemblement est comparable à un chapitre d’un livre qui raconte l’histoire (ou le parcours) du candidat. Il est ainsi important de rappeler dans quel contexte il a lieu : le candidat est-il en forme ou en difficulté dans les sondages, quelles étaient ses dernières déclarations, s’agit-il d’un tournant attendu dans sa campagne, croit-il en sa victoire, pourquoi parle-t-il de cela à ce moment-là ? D’autre part, un meeting doit être contextualisé par rapport à la campagne des autres candidats, à ce que l’un ou l’autre a dit un peu plus tôt dans la journée, mais aussi par rapport à la ville dans laquelle le discours a lieu (quelles sont les problématiques de cette ville ?).
C’est cette contextualisation qui vous permettra de trouver le bon angle, c’est-à-dire intéressant pour les auditeurs-citoyens et différent de celui choisi par vos confrères et concurrents. On l’aura compris, la couverture de cet événement politique se prépare largement en amont !