Ré-exploiter les interviews.
Même diffusés, les reportages ne meurent pas. Ils recèlent un potentiel journalistique à exploiter :
- Les informations recueillies dans une interview, par exemple les promesses ou les engagements sur l’avenir d’une personnalité politique, peuvent être réutilisées avec profit pour assurer le suivi d’une information en traitant un même sujet à quelques jours, mois ou années d’intervalle. Cette seconde exploitation d’une interview est l’équivalent de la « citation » en presse écrite.
- L’intérêt d’une interview ne se réduit pas à l’extrait d’une vingtaine de secondes sélectionné le jour J pour nourrir un reportage d’actualité. La mise en ligne sur un site internet adossé au journal télévisé permet aujourd’hui de proposer de plus larges extraits d’interviews ou mêmes des entretiens sur des durées beaucoup plus longues.
Décliner le reportage selon les éditions.
Un reportage peut être complété au fil des éditions. L’événement peut évoluer dans une direction prévisible mais il peut aussi prendre des directions inattendues : des prises de position peuvent contredire les propos traités dans les éditions précédentes. A chaque fois que le reportage est décliné, le journaliste doit faire le rappel des versions précédentes.
Décliner le reportage selon l’espace de diffusion.
Au sein d’une chaîne de télévision en réseau, l’information se décline en édition locale, régionale, nationale et internationale. Selon le bassin d’audience concerné, le journaliste doit savoir ajouter des explications ou supprimer des informations. Cette déclinaison suppose de réécrire le commentaire, de refaire une partie du montage ou de multiplier les explications en plateau pour remettre le reportage en perspective.
Décliner le reportage selon les supports : l’info 360° et le media global.
Une chaîne de télévision dispose aujourd’hui de plusieurs supports de diffusion : site internet avec information en continu et « télévision de rattrapage », journaux télévisés en direct et à heures fixes, flashes d’information disponibles sur les téléphone portables… Il faut gérer la diffusion d’un même événement sur les différents supports : un scoop peut être mis en ligne sur le site de la chaîne avant d’être repris dans le journal télévisé, une information annoncée dans le journal télévisé peut être relayée sur le site… Il faut imaginer les passerelles pour que l’information s’enrichisse de cette diffusion multisupport.
Un nouveau venu dans les rédactions : le « media manager ».
Aujourd’hui, la transmission d’un reportage ou des rushes appartient aux journalistes spécialement affectés à la construction du journal. Avec la numérisation des réseaux de transmission et le stockage des images et des sons) cette gestion est parfois assurée par le «media manager» comme c’est déjà le cas dans les stations organisées autour d’un serveur. Ce superviseur pilote les flux rentrants et sortants du serveur.
Celui-ci gère, oriente, les reportages vers les éditions concernées, il va donc décider de la déclinaison de l’information à travers plusieurs éditions. Pour bien assurer sa mission journalistique, ce chef d’édition, media manager ou aiguilleur doit se poser deux questions :
- Le reportage sera-t-il diffusé dans une continuité d’édition, ainsi le traitement local correspond-il aux strictes préoccupations du public de proximité ? Comment l’enrichir ?
- Si le reportage est décliné dans d’autres éditions, sera-t-il toujours compréhensible ? Quelles informations complémentaires doivent-elles accompagner le reportage pour qu’il circule en dehors de son contexte de diffusion initial ?